Philadelphia Independent - Le temps presse pour un accord sur le nucléaire, dit depuis l'Iran le chef de l'AEIA

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Le temps presse pour un accord sur le nucléaire, dit depuis l'Iran le chef de l'AEIA
Le temps presse pour un accord sur le nucléaire, dit depuis l'Iran le chef de l'AEIA / Photo: - - Iranian Presidency/AFP

Le temps presse pour un accord sur le nucléaire, dit depuis l'Iran le chef de l'AEIA

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a estimé jeudi que le temps était compté pour trouver un accord sur le nucléaire, avant des pourparlers cruciaux samedi entre l'Iran et les Etats-Unis.

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L'AIEA, le gendarme onusien du nucléaire basé à Vienne, est chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire de l'Iran.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent de longue date l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie.

Iran et Etats-Unis se retrouveront samedi à Rome pour de nouveaux pourparlers sous médiation omanaise.

"Nous sommes à un stade crucial de ces importantes négociations", a déclaré Rafael Grossi jeudi, lors d'une visite à Téhéran.

"Nous savons que nous disposons de peu de temps, c'est pourquoi je suis ici (...) pour faciliter ce processus", a déclaré M. Grossi à plusieurs médias d'Etat iraniens. Ces propos ont été confirmés à l'AFP par le siège de l'AIEA.

Rafael Grossi s'est entretenu dans la matinée avec son homologue iranien, Mohammad Eslami, de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). Aucun détail n'a filtré sur leur rencontre.

Cette visite ouvre "un chapitre sensible de la diplomatie iranienne", titre jeudi le quotidien réformateur Shargh.

Dans un entretien au journal Le Monde publié mercredi, M. Grossi a affirmé que l'Iran n'était "pas loin" de disposer de la bombe atomique.

"Il reste du chemin à parcourir avant d'y parvenir. Mais ils n'en sont pas loin, il faut le reconnaître", a-t-il ajouté.

- "Ligne rouge" -

Rafael Grossi s'est entretenu dès son arrivée mercredi à Téhéran avec le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi.

M. Araghchi, qui mène côté iranien les négociations sur le nucléaire, a salué jeudi sur le réseau social X une "discussion utile" avec M. Grossi. "Dans les prochains mois, l'Agence peut jouer un rôle crucial dans le règlement pacifique du dossier nucléaire iranien", a-t-il souligné.

Iran et Etats-Unis, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979, ont entamé des pourparlers samedi dernier sous la médiation d'Oman.

Ils sont convenus de poursuivre les discussions samedi.

Le négociateur américain Steve Witkoff a affirmé mardi que l'Iran devait "stopper son programme d'enrichissement et de militarisation nucléaires, et l'éliminer".

Téhéran considère comme une "ligne rouge" l'arrêt de toutes ses activités nucléaires, y compris civiles.

M. Witkoff, qui avait plaidé lundi pour une limitation des capacités d'enrichissement d'uranium de l'Iran, s'était abstenu de réclamer un démantèlement total de son programme nucléaire.

Avant les pourparlers de samedi, le chef de la diplomatie iranienne est jeudi à Moscou pour évoquer le nucléaire. Il doit s'y entretenir avec le président Vladimir Poutine, selon des médias russes.

- Menace militaire -

La Russie est l'un des pays signataires de l'accord international sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015, mais devenu caduc à la suite de la décision des Etats-Unis de s'en retirer en 2018.

Trois autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU -- France, Royaume-Uni et Chine -- plus l'Allemagne et l'Union européenne sont également signataires de l'accord.

Le texte prévoit la levée de sanctions internationales visant l'Iran en échange d'un encadrement de son programme nucléaire par l'AIEA.

Selon cette instance, l'Iran respectait ses engagements jusqu'au retrait décidé en 2018 par Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier dernier, M. Trump appelle l'Iran à négocier un nouveau texte mais menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Le quotidien New York Times affirme jeudi que le président américain a dissuadé Israël de frapper des sites nucléaires en Iran, afin de privilégier la diplomatie.

L'Iran est le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), proche des 90% nécessaires à la fabrication de l'arme atomique, tout en continuant à accumuler d'importants stocks de matière fissile, selon l'AIEA.

L'accord sur le nucléaire de 2015 plafonnait ce taux à 3,67%.

Toujours sur le front diplomatique, le ministre saoudien de la Défense est jeudi à Téhéran, selon les médias d'Etat iraniens qui ne précisent pas la raison de ce déplacement.

R.Brown--PI